Serviette enroulée autour de la taille, regard fuyant, excuse maladroite : « J’ai un mot. » Dans les vestiaires du collège, cette scène est presque un rituel. Pour beaucoup d’adolescentes, la piscine est le premier lieu où les règles deviennent un obstacle concret à la pratique sportive. Une gêne silencieuse, souvent ignorée, qui persiste bien au-delà de l’adolescence.
Car en grandissant, la question ne disparaît pas : peut-on vraiment nager pendant ses règles ? Est-ce dangereux ? Visible ? Sale ? Faut-il forcément un tampon ? Aujourd’hui encore, les tabous et les fausses croyances pèsent lourd sur les femmes sportives qui voudraient simplement se jeter à l’eau, librement.
En avril 2021, une étude IFOP révélait que 74 % d’entre elles avaient déjà renoncé à se baigner à cause de leurs règles. 65 % déclaraient avoir évité de porter un maillot de bain. Et 57 % s’étaient privées d’une activité physique. Des chiffres éloquents, à l’heure où la libération de la parole sur le cycle menstruel gagne enfin du terrain.
Démystifier les idées reçues autour des règles et de l’eau
L’eau soulage, mais la peur des tabous est tenace. Car si la natation peut apaiser les crampes et relaxer le corps, elle reste intimement associée à une inquiétude : celle de "laisser couler". Derrière cette crainte, une multitude de mythes continuent de circuler, souvent alimentés par un manque d’information et une éducation menstruelle trop timide.
“On risque une infection”
Se baigner pendant ses règles n’augmente pas directement le risque d’infection. Ce qui peut, en revanche, favoriser des désagréments comme des mycoses, c’est le fait de rester longtemps dans un maillot mouillé. Rien de spécifique aux règles : ce conseil vaut pour toutes les nageuses, menstruées ou non. Un rinçage à l’eau claire et un changement de vêtement sec suffisent à limiter ce risque.
"Le sang des règles attire les requins"
Sans doute le mythe le plus absurde… mais aussi le plus persistant, notamment chez les pratiquantes de surf ou de plongée. En réalité, aucune étude scientifique sérieuse n’a jamais démontré un lien entre menstruations et attaque de requins.
“Le sang coule dans l’eau”
Oui… mais non. La pression de l’eau agit comme une barrière temporaire, freinant l’écoulement du sang tant que le corps est immergé. Le flux reprend à la sortie du bassin. Cela signifie qu’une protection reste utile si vous prévoyez de rester longtemps hors de l’eau après la baignade — ou si vous êtes sujette à des règles abondantes.
Quand la piscine devient un parcours d’obstacles
Pour beaucoup de nageuses, les menstruations deviennent un poids silencieux, un facteur de stress mal compris par l’encadrement. Planifier une course ou une épreuve aquatique autour de son cycle relève parfois de l’impossible. Certaines sportives recourent à la pilule contraceptive pour décaler leurs règles, d’autres préfèrent souffrir en silence. D’autres encore renoncent à nager, tout simplement.
Un sujet encore tabou dans les piscines...
À l’âge des premières règles, dans les vestiaires collectifs, la peur d’être vue avec une serviette, une tache ou un tampon mal inséré peut suffire à écarter une adolescente du bassin. Le manque de solutions adaptées, le silence des encadrants, l’absence d’éducation menstruelle jouent un rôle central dans ces renoncements.
Et pourquoi ? Par manque d’éducation menstruelle, par silence gêné des adultes, par tabou toujours tenace dans les milieux sportifs, où l’on apprend à surpasser la douleur, à "ne pas se plaindre", à rester performante quoi qu’il arrive. Mais les règles ne sont pas une faiblesse. Ce sont un phénomène physiologique normal, qui mérite d’être pris en compte dans l’encadrement sportif, dans les plannings, dans les équipements proposés.
Aujourd’hui, trop peu d’entraîneurs, de professeurs ou de responsables de clubs sont formés à ces enjeux. Trop peu d’espaces existent pour en parler sans gêne. Trop peu de protections adaptées sont proposées dans les piscines. Résultat ? Des filles quittent le sport, par honte. Des femmes restent invisibles dans les débats, rendues illégitimes. Et les règles restent encore taboues dans le grand bain.
... mais les professionnels changent de regard sur les menstruations
Au collège, en compétition ou lors d’un stage intensif, les règles s’invitent rarement au bon moment. La nageuse chinoise Fu Yuanhui en témoigne lors des Jeux Olympiques de Rio de 2016. Lorsque les journalistes de la chaine CCTV lui demandent si elle a souffert de maux particuliers, elle répond :
« C'est parce que mes règles ont commencé hier, je me sens donc très fatiguée –mais ce n'est pas une excuse, je n'ai tout de même pas assez bien nagé. » Une réponse simple, presque banale, mais qui a marqué un tournant : pour la première fois, une athlète parlait publiquement de ses règles, sans détour, sur une scène mondiale.
Depuis, les choses bougent. Grâce à des marques engagées comme Smoon, à des sportives qui prennent la parole, à des éducateurs qui osent aborder le sujet, la parole se libère. Et avec elle, la promesse d’un sport plus inclusif, plus libre, plus juste.
Se protéger pour mieux bouger
Si nager avec ses règles est sans danger, le choix de la protection reste central. C’est souvent là que le bât blesse : que faire lorsqu’on ne veut pas (ou ne peut pas) porter de tampon ? Existe-t-il une solution pour se baigner sans gêne ni fuite ?
Le tampon : solution classique, mais pas universelle
Longtemps considéré comme la seule option viable, le tampon reste efficace pour les flux moyens à abondants. Il absorbe le sang avant qu’il n’atteigne l’eau. Mais il a ses limites : inconfort, nécessité de le changer dès la sortie du bain, peur d’une mauvaise insertion… Pour les plus jeunes ou celles qui ne souhaitent pas utiliser de protection interne, le tampon ne représente pas une solution satisfaisante.
« Il ne faut pas avoir honte de demander à son coach d'aller aux toilettes pour le changer en pleine séance. En natation, on sait que le demander est mal perçu, » explique la nageuse Eléonore Rembert, sur son compte Tik-Tok.
La cup : une protection qui ne conquis pas tout le monde
Discrète, réutilisable et écologique, la coupe menstruelle a conquis de nombreuses sportives. Contrairement au tampon, elle peut rester en place plusieurs heures, ce qui en fait un allié de taille pour les entraînements intensifs ou les longues baignades. Mais la cup demande une certaine aisance corporelle et une bonne connaissance de son anatomie. Elle peut être difficile à manipuler au début, surtout pour les plus jeunes. Et il faut veiller à bien la vider et la rincer dans des conditions d’hygiène optimales – pas toujours simple dans des vestiaires collectifs ou en plein air.
Sans protections : courir aux toilettes
Certaines préfèrent se baigner sans protection du tout, notamment en cas de règles très légères ou de tout début/fin de cycle. C’est une option à considérer avec prudence. La pression de l’eau peut temporairement ralentir l’écoulement, mais celui-ci reprend dès la sortie du bain. Il faut donc prévoir un accès rapide aux toilettes et une serviette absorbante à proximité. Cette solution peut convenir pour une baignade express, mais reste risquée pour les longues séances ou les flux imprévisibles.
« En natation artistique, deux choix s’offraient à nous : tampon ou pas de protection. Mais pour les compétitions, on n’avait pas le choix : c’était le tampon. Et ça pouvait être compliqué... » se souvient Méline, ancienne nageuse en natation synchronisée. « Tu arrives tôt le matin, tu t’échauffes à sec, puis dans l’eau. Ensuite, tu ressors pour attendre ton tour… Et parfois tu repasses à l’eau deux ou trois heures plus tard. Il fallait jongler avec les pauses toilettes et prier pour éviter les fuites. »
Le maillot menstruel : promesse tenue ?
Présenté comme la révolution des menstruations aquatiques, le maillot de bain menstruel divise. Esthétique, écologique, pensé pour les flux légers, il séduit sur le papier. Mais dans la réalité, son efficacité reste conditionnée à plusieurs facteurs : intensité du flux, durée de baignade, qualité du produit.
Chez Smoon, la technologie est poussée : matière inspirée des combinaisons de plongée, microfibre à séchage rapide, coupe ultra-ajustée, coutures sans thermocollage… Le tout pour un maillot 31 % plus fin que la moyenne, certifié B Corp, fabriqué en France et en Italie.
Nager pendant ses règles, ce n’est pas seulement une question de protection. C’est une question de liberté. Liberté de mouvement, liberté de choix, liberté de dire qu’on ne veut pas se baigner aujourd’hui — pas parce qu'on ne veut pas, mais pas parce qu’on a honte. Chez Tonton Outdoor, nous croyons qu’aucune femme ne devrait avoir à renoncer au sport à cause de ses règles.
Et si vous cherchez une solution adaptée à vos besoins, nous vous invitons à découvrir nos maillots menstruels Smoon, que nous avons sélectionnés pour leur technicité, leur confort et leur durabilité. Pour les jeunes nageuses, pour les séances tranquilles, pour renouer en douceur avec son corps, sans pression, ni tabou.