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05/04/23

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Les 5 plus belles courses d’alpinisme à Chamonix

Les 5 plus belles courses d’alpinisme à Chamonix

Avant d’aller poser son empreinte au sommet du Mont-Blanc, des Grandes Jorasses, de l'Aiguille Verte ou du Cervin, il existe une multitude de courses d’alpinisme accessibles et réalisables à la journée dans le massif du Mont-Blanc. Nous vous en avons sélectionné cinq pour faciliter vos choix. Muni de ton équipement d'alpinisme, notamment de ton casque de sécurité et de ton baudrier, découvre ces cinq formidables courses : une invitation à l’aventure, à réaliser avec un guide de haute montagne et un large sourire.

 

1. L’arête des Cosmiques

Pas besoin de scaphandre lunaire ni de combinaison spatiale pour s’engager sur cette belle et esthétique arête des cosmiques. Apportez juste votre courage, votre soif de découverte et votre technique, tout en laissant la peur du vide en bas de la vallée. De mai à octobre, cette course d’initiation à l’alpinisme est un incontournable de la vallée. D’abord parce que son accessibilité y est facilitée par le téléphérique de l’Aiguille du Midi que vous prenez dans le centre de Chamonix, vous faisant passer de 1035 à 3777 mètres d’altitude en 20 minutes. Ensuite, l’impressionnante descente de l’arête de l’Aiguille du Midi vers le point de départ situé près de l’abri Simond vous plonge directement dans le grand bain de la haute montagne, dans un milieu rupestre recouvert en partie de neige et de glace. C’est à cause de ce mélange de neige et de roche que l’on qualifie ce genre de course d’alpinisme de « course mixte ».

Ludique, magnifique et impressionnante sont les adjectifs les plus pertinents pour vous imager l’ambiance de cette traversée de 300 mètres de dénivelé qui, sans être très difficile ni trop longues, vous donne un vrai aperçu de l’alpinisme et de la haute montagne. Muni de crampons, d’une corde, d’un baudrier, de dégaines, de quelques coinceurs et de l’ensemble du matériel de sécurité nécessaire à la marche sur un glacier, la traversée vous offre une vue incroyable sur la vallée de Chamonix en contrebas et sur la majestueuse Aiguille du Midi, point final de l’ascension. La fin de la traversée possède une saveur toute particulière incarnée par une arrivée directement sur la terrasse touristique de l’Aiguille du Midi où les badauds vous dévisagent comme si vous arriviez directement de la lune. Mince, en fait la combinaison spatiale n’était pas une si mauvaise idée !       

 

2. La traversée des Marbrées

Une fois encore, cette traversée est totalement adaptée à tous les niveaux d’alpinisme. L’immersion en haute montagne y est assurée et la sécurité adaptée. Cette fois-ci direction l’Italie et sa pointe Helbronner grâce au téléphérique « Skyway Monte Bianco » que l’on empreinte à Courmayeur juste à la sortie du tunnel du Mont-Blanc. Arrivé à 3466 mètres d’altitude, la course commence par une marche d’approche sur glacier permettant de s’acclimater à la température et à la baisse de la pression barométrique et de la quantité d’oxygène.

Rassurez vous, ça va bien se passer, car les somptueuses montagnes environnantes vous propulsent dans un rêve éveillé. La Dent du Géant et ses 4013 mètres veillent sur votre traversée des Marbrées à la vue incontournable sur l’Italie d’un côté et le monde glaciaire de l’autre où les séracs et les crevasses ornent le paysage. Escalade ludique, éperons rocheux, vires, ressauts, antécimes, brèches, désescalade, l’occasion toute trouvée de réviser aussi votre vocabulaire d’alpiniste accompagné de votre guide de haute montagne. Le retour s’effectue par ce même téléphérique vers Courmayeur à moins que vous ne décidiez de passer la nuit en altitude au refuge Torino, accessible depuis la gare d’arrivée. La vue y est grandiose et le calme de la haute montagne total. Seuls quelques ronflements pourraient entraver votre douce nuit…  

 

3. La Mer de Glace

Le glacier le plus connu des Français tient son nom de deux explorateurs anglais ! Richard Pococke et William Windham découvrent en 1741 cette vaste « glacière », étendue de glace semblant s’être figée d’un coup d’un seul, comme une mer déchaînée gelée. « La Mer de Glace » tient son nom et il s’agit encore d’une magnifique découverte pour nous de nos jours. Quoi de mieux que de chausser ses crampons, son baudrier, son casque et ses piolets pour s’aventurer dans un environnement totalement dépaysant. Face à sa majesté des Drus et des Grandes Jorasses, arpenter la glace et s’y cramponner incarne déjà une expérience unique : ce bruit, cette atmosphère, cette sensation de fouler un sol gelé…

Ici et là, on découvre de quoi se compose cette Mer de Glace avec ses crevasses, ses rochers emprisonnés, sa couleur bleu naturelle. Ici, pas de difficulté ni de risque de vertige, la langue terminale du glacier est plate et accessible via le train du Montenvers depuis le centre ville de Chamonix. Après 20 minutes de montée, l’arrivée à 1913 mètres nous offre un spectacle à couper le souffle ! La profondeur que le glacier a créée de chaque côté de la moraine est impressionnante, nous rendant compte dans le même temps de l’urgence climatique grâce à des panneaux nous indiquant le niveau de la Mer de Glace d’année en année. Lorsque l’on descend les marches nous menant à la glace, impossible de ne pas être ému et touché par les indications du niveau « 2001 » par exemple auquel il faut désormais ajouter 200 marches avant d’arriver sur le glacier.

Passer la journée sur le glacier permet de se familiariser avec les outils propres à l’alpinisme : les piolets et les crampons. Sans devoir réapprendre à marcher, la déambulation en crampons revêt quelques spécificités qu’il vaut mieux appréhender dans ce milieu plat et idéal à l’initiation. La Mer de Glace est tellement immense que l’itinéraire varie selon le guide présent à vos côtés et selon la météo. On peut ainsi remonter assez haut jusqu’à la jonction des glaciers de Leschaux et du Tacul. L’univers y est vraiment féérique. 

 

4. L’aiguille du Tour

A la journée pour les énervés mais plus conventionnellement réalisé en 2 jours, l’Aiguille du Tour figure parmi les plus belles et accessibles courses d’alpinisme de la vallée de Chamonix. Depuis le village éponyme du Tour, le début de l’aventure empreinte la moraine latérale du glacier vers le refuge d’Albert 1er, Roi des Belges et fan d’alpinisme qui donna son nom à l’enceinte rénovée en 2014. Niché à 2700 mètres et face au glacier du Tour, le refuge offre une sublime vue sur les Aiguilles Rouges de la vallée de Chamonix. Le coucher de soleil depuis cet endroit est tout simplement magique. Après une belle nuit en altitude, il ne reste plus que 840 mètres de dénivelé à effectuer sur les 2000 que composent au total la course au départ du village du Tour.

L’itinéraire comporte un mélange de marche sur glacier et d’escalade sur rocher sans difficulté majeure si ce n’est le passage de la rimaye qui varie selon la période et les quantités de neige présente. Le point culminant, à 3542 mètres, possède un panorama à 360 degrés entre la France et la Suisse toute proche. La sensation du « summiter » est totale à l’arrivée au sommet où l’espace y est plutôt restreint et le faux pas interdit. La désescalade est assez impressionnante et même si, contrairement aux traversée précédentes l’itinéraire est un aller-retour, le sentiment de satisfaction est immense, surtout une fois redescendu tout en bas de la vallée. Deux vraies longues journées d’alpinisme avec une nuit en refuge devrait étancher votre soif d’aventure pour un petit moment au moins.   

 

5. Le triangle du Tacul

Un des endroits les plus côtés de tous les amateurs d’alpinisme et de goulottes : le triangle du Tacul qui se caractérise par une multitude de voies réalisables en fonction des saisons et des conditions climatiques. Certaines empruntent de fins goulets de neige et de glace, d’autres sont plus portées vers le rocher mais chacune possède leurs propres cotations de difficulté. Le triangle du Tacul n’est ni réellement un sommet ni une traversée : c’est un éperon rocheux situé sous le Mont-Blanc du Tacul et propice aux entrainements d’alpinistes. Prostré face au refuge des Cosmiques et de l'Aiguille du Midi, l’accès au triangle est ainsi très facile. Depuis l’Aiguille du Midi, cet immense rocher nous invite à découvrir les particularités des courses de goulotte où l’on progresse en cordée l’un après l’autre, accompagné d’un guide de haute montagne.

Technique de manipulation de corde, relais, ascension en double piolet, les voies du triangle du Tacul offrent de multiples possibilités de progresser et de vivre une expérience en haute montagne hors du commun où l’engagement est conséquent. Les plus téméraires finissent leur voie du Triangle (3970 mètres) par l’ascension du Mont-Blanc du Tacul (4248 mètres). L’itinéraire de descente en marchant se situe à l’Ouest et s’effectue encordé avec votre guide autour d’impressionnants séracs parfois hauts comme des immeubles de cinq étages. On a même l’impression de fouler le sol gelé d’une autre planète en descendant autour de ces immenses crevasses. Une incroyable journée dans un paradis hostile.

Pierre Le Clainche 

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