Du Mont-Blanc jusqu’au Cervin, la « haute-route » (définition donnée à ce mythique raid côtoyant les sommets de 4000 mètres les plus impressionnants des Alpes) attire de plus en plus de randonneurs avides de sortir des sentiers sur-fréquentés. Mais attention ! Les sublimes paysages chamoniards et valaisans se méritent et nécessitent une bonne condition physique, de l’endurance et un équipement sans faille afin de profiter de ces 7 à 14 journées de marche selon l’itinéraire et le modèle de trek choisi. Après la micro-aventure de 4 jours à vélo dans le Finistère de Camille, êtes-vous prêts à suivre Tonton Pierre entre ces deux mythiques stations alpines ? C'est parti !
Zermatt et le Cervin : de la crème Mont-Blanc au Toblerone !
De la crème Mont-Blanc au Toblerone, ça vous parle davantage chers amis sportifs et aventuriers ? Car, pour les néophytes culinaires et les allergiques à la géographie, Zermatt, notre destination finale en Suisse, est très souvent symbolisée par l’image iconique de l’impressionnante montagne trônant au pied de la ville : le Mattherhorn (Cervin en Français) qui figure sur toutes les boites des chocolats « Toblerone » que vous vous délectez d’engloutir en vous disant « ça va, je suis en récup aujourd’hui et en plus c’est bon pour la santé ! »
Historiquement, ce classique trek alpin ne fut pas inauguré en 1903 par des guides de la Compagnie des guides de Chamonix, non dans le but d’y manger du chocolat à l’arrivée mais bien pour rallier deux des plus grandes stations alpines. L'objectif : effectuer cette traversée par les nombreux glaciers qui permettaient une jonction quasi-ininterrompue sur près de 100 kilomètres. Désormais, le raid originel de la « haute-route » a évolué en plusieurs itinéraires, de l’hiver à l’été, à skis ou à pied, assisté ou en autonomie, il y en a pour tous les goûts.
De mi-juin à mi-septembre, la période est idéale pour s’élancer sur ce trek, car nombre de refuges nous accueillent quelque soit le chemin emprunté. La dénomination « haute-route » fut choisie par rapport à l’altitude moyenne très élevée des premiers guides qui passèrent des cols à plus de 3600 mètres entre la France et la Suisse. Dans sa version contemporaine et estivale, le côté « haute-route » n’est pas galvaudé, rassurez-vous, car nous passons plusieurs cols à 2900 mètres et sans oxygène.
Sachez que ce trek possède une plus-value non-négligeable, à savoir : son panorama grandiose qui, du Mont-Blanc au Matterhorn nous plonge vers les plus beaux sommets de 4000 mètres. Pourquoi ici plus qu’ailleurs me direz vous ? Tout simplement parce que le Massif du Mont-Blanc combiné aux Alpes valaisannes regroupe à elle seule 69 sommets de plus de 4000 mètres sur les 82 que compte l’intégralité des Alpes. Vos rétines risquent de trouver difficile le retour à la "vie quotidienne" après ce fabuleux, ou plutôt, gigantesque raid ! Prévoyez vos plus beaux fonds d’écran sur vos smartphones et des photos à placarder sur vos murs en attendant l'an prochain, pour revivre cette aventure "hors du temps" !
Le spectacle qu’offre ces montagnes est visuellement grandiose, l’histoire géomorphologique des vallées, celle des premiers pionniers sur ces terres, la vie secrète des animaux qui y vivent et y survivent été comme hiver sont autant de curiosités à approfondir. Vous ne devriez pas voir le temps passer. Ce « Cham - Zermatt » pour les intimes, invite au voyage, à la découverte et à l’authenticité.
De la France à la Suisse par la "haute-route" : de 120 à 225 kilomètres selon votre menu !
La version choisie avec mon groupe de randonneurs fut authentique, c’est-à-dire en gardant notre sac sur les épaules du départ à l’arrivée, sans transfert de bagages pouvant alléger nos cuisses. Et oui ! Nous sommes de véritables Venus et Apollon ! Bon, j'avoue, à trois reprises (seulement) nous avons fait appel à un transfert en navette pour pouvoir boucler le tour en sept jours. Cela nous à épargné de longue heure en fond de vallée, sans réel intérêt visuel compte tenu de ce qui nous attendait sur les sommets. De Trient à Siviez, puis d’Arolla au Mayens de Cotter et enfin de Saint-Nikklaus à Zermatt. Une simple et petite logistique qui fut appréciable et nécessaire. Pour le reste, mes cinq « légendes » - oui, mes clients ont été à ce point méritant, plaçant le niveau de sympathie tout proche du record du monde - ont tout de même avalé les 120 kilomètres et 7840 mètres de dénivelé positif avec le sourire malgré des sacs de trek bien remplis de matériels techniques, indispensables pour répondre aux aléas climatiques. Finalement, cet été particulièrement sec (fort malheureusement) nous à permis d'effectuer l’intégralité de notre raid en t-shirt !
Sur d’autres itinéraires, cette pérégrination alpestre peut s’étirer sur 14 jours et 225 kilomètres. "Quand on aime, on ne compte pas !" affirment certains randonneurs et certaines randonneuses… Côté technicité, on retrouve de tout : du sentier bien balisé dans les bois, de la pelouse alpine verdoyante parsemée d’espèces de fleurs rares aux couleurs vives et aux nectars apparemment onctueux (dixit une abeille croisée en chemin), des immersions en milieu rupestre et minéral à l’approche des cols, nous faisant traverser le lieu de vie des bouquetins. Toutes les routes empruntent ces vertigineux cols à presque 3000 mètres d’où l’on admirent le panel des sommets enneigés des 4000 du Valais. Le plus élevé que nous franchissons est le col de Prafleuri à 2987 mètres suivi un peu plus loin du col d’Augstbordpass à 2970 mètres. Entre ces deux là, les classiques et impressionnants « Pas de chèvres » et « Pas du Chat » à respectivement 2855 à 2479 mètres nous aurons bien démontré que « Cham - Zermatt » se mérite au prix d’efforts assez soutenus mais toujours récompensés par des panoramas incroyablement somptueux. Devant nous se dressent au jour le jour ces fameux gardiens des Alpes de plus de 4000 mètres, bien souvent ornés de leurs glaciers comme le Grand Combin, la Dent Blanche, le Zinalrothorn, le Weisshorn et le Cervin.
Très varié, attenant les glaciers et lacs, les alpages et les villages, j’admets que ce raid fut l’un des plus beaux qu’il m’ait été de parcourir. En tant que « Tonton », je vous conseillerai de préparer ce trek aussi bien au niveau physique que matériel, car le poids du sac est directement lié à votre fatigue et donc à votre plaisir. Bien profiter de « Cham-Zermatt », c’est bien s’équiper et être léger, pas de surplus, pas de flacons d’après-shampooing, pas de brosses à cheveux différentes, pas de brosse à dents électrique avec chargeur, pas d’huile à barbe ni de Pento ! Ici c’est la montagne : place au naturel et à la simplicité. Attention tout de même à la règle d'or : ne pas lésiner sur la technicité.
Matériel et équipements nécessaires pour parcourir le célèbre trek Chamonix Zermatt !
Pour effectuer ce long trek alpin, je vous suggère une liste de matériels indispensables à votre sécurité, votre confort et votre plaisir :
- - Des chaussures adaptées au terrain montagneu, légères, qu’elles soient tiges hautes ou tiges basses ! (découvrez notre gamme de tiges hautes Homme, tiges hautes Femme, tiges basses Homme, tiges basse Femme)
- - Un sac à dos de 30-35 litres idéalement, avec réglage pectoral et ventral
- - Un système d'hydratation évidemment : une gourde, une flasque ou encore mieux : une solution avec filtre intégré, pour pouvoir boire dans les torrents et ruisseaux !
- - Short technique qui sèche vite et pantalon léger ! (découvrez les shorts Homme, les shorts Femme, les pantalons Homme, les pantalons Femme)
- - T-shirt technique léger et un t-shirt manches longues en mérinos
- - Une veste coupe-vent imperméable type Gore-Tex
- - Une doudoune bien compressible, en duvet
- - Un contenant pour votre nutrition
- - Un set de couverts réutilisables
- - Un couteau / pince multifonctions type « Leatherman » pour pouvoir vous trancher le bras si jamais celui-ci est coincé sous une pierre (regardez le film « 127 heures »)
- - Un accessoire de protection : casquette / visière, buff, lunettes de soleil
- - Crème solaire
- - Bâtons de randonnée pliables et légers
- - Lampe frontale
- - Bouchons anti-bruit (et oui, les refuges pullulent de ronfleurs de différentes tonalités)
- - Batterie externe fine et légère
- - Drap de soie
- - Barres de céréales, gels, fruits secs, tout ce qui se mange excepté votre pot de Nutella, trop lourd !
- - Montre GPS pour sauvegarder vos exploits et ne pas vous perdre
- - Petite trousse de secours
- - Couverture de survie
- - Une serviette de toilette fine type trek
- - Une corde de 30 mètres par groupe pour les endroits délicats et les aléas
- - De la méga bonne humeur
Pour lire le récit d'autres aventures, n'hésitez pas à consulter notre rubrique Témoignage et inspirations avec notamment l'ultra-trail de Serre-Ponçon, raconté par Emeline !