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17/10/23

Tata Maud

La globe trotteuse

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Le Grand Raid alias la Diagonale des fous : une authenticité à toute épreuve !

Le Grand Raid alias la Diagonale des fous : une authenticité à toute épreuve !

Cette course d'ultra-trail en montagne fait rêver. Elle attire, elle inquiète, elle questionne, mais souvent, pour ne pas dire, chaque fois qu'elle a lieu, elle provoque l'admiration. Le Grand Raid, surnommé "la Diagonale des fous" est une course magique qui se déroule sur les sentiers d'une île exceptionnelle : la Réunion

Nombreux sont les coureurs qui au terme de leur carrière de "traileurs" viennent s'y frotter. Certains y participent une seule fois dans leur vie. D'autres y reviennent chaque année. Pour tous ceux qui ont parcouru cet itinéraire mythique, le souvenir est irremplaçable. Pour cause, le Grand Raid est une aventure extrême, entre montagnes saillantes, végétation luxuriante, sentiers abrupts, cirques isolés et îlets authentiques. Tous en retiennent une chose unique : cette course transperce le coeur de sa générosité illimitée. 

 

Les origines du Grand Raid : événement précurseur dans le trail

Aujourd'hui, la Diagonale des fous propose 4 formats de course. La course "reine" en tant que grande traversée, offre 170 km en partant du Nord au Sud de l'île de la Réunion, et comptabilise 9600 m de dénivelé positif. De Saint-Pierre à Saint-Denis, en passant par les volcans, Cilaos et Mafate, cette dernière édition ne ressemble en rien à la première, qui a eu lieu en 1989. 

L'année de sa création, la course se nommait La marche des Cimes (1989). 500 participants seulement prenaient le départ de cette course d'ultra-endurance de 112 km avec 5400 m de dénivelés positifs. Elle partait, à cette date, de Barachois à Saint-Denis et se terminait au Tremblet à Saint-Philippe. Elle a vu le jour à l'initiative d'un gendarme du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) de Chamonix, tombé sous le charme de cette île exceptionnelle : Jean-Jacques Mollaret.

L'année suivante, en 1990, elle parcourait 14 km de plus pour un total de 126 km et légèrement moins de dénivelé positif (5000 m). Elle prend le nom de Grande Traversée (1990) et son nombre de coureurs se voient doubler. Trois ans plus tard, après des soucis de financement et une réputation moins glorieuse, c'est sous le nom de la Marche de la pleine lune (1993), avec 6600 m de D+ et 129 km qu'elle a lieu. N'étant toujours pas, ni le bon format, ni le bon nom, en 1994 ce dernier se fige pour se nommer enfin, le Grand Raid (1994). A cette époque, 130 km et 6900 m de D+ faisaient de cette course la plus mythique de l'île. 

Chaque année, depuis la première édition, les chaussures de trail sont nécessaires pour venir à bout de cet ultra-trail des plus intenses, mais pas seulement. Un équipement bien défini est obligatoire aujourd'hui, pour faire face aux variations de températures et surtout, ne jamais manquer d'eau : sac de trail, veste de pluie, couche chaude. La particularité de cette course est que, dans un souci de préservation des sentiers, les bâtons de trail sont prohibés ! La seule force des jambes suffit donc, encore faut-il y être préparé !

 

Pourquoi le Grand Raid est surnommé la "Diagonale des fous" ? 

Alors qu'un journaliste était sur place pour réaliser un reportage sur les 50 plus belles courses du monde, la photo d'illustration de son article laissait percevoir des coureurs traverser la Plaine des Sables, dans un paysage désertique, mystique et grandiose. Ces coureurs étaient en file indienne, avançant dans ce panorama rougeâtre, dans un nuage de poussière. Cette image, prise par hélicoptère, captiva le journaliste lui-même, qui trouvait cette épreuve si belle, mais, si "folle". Il a alors nommé son article "La Diagonale des fous", ce qui a séduit automatiquement l'organisateur. Depuis ce jour, le surnom officiel du Grand Raid est celui que nous connaissons tous : La Diagonale des fous. Le mythe du Grand Raid est né, attirant l'attention autant qu'il ne provoque l'admiration. 

En 2002 et 2012, les accidents mortels qui ont eu lieu sur le parcours n'ont pourtant pas reculé cet attrait pour l'itinéraire époustouflant. Les médias se sont de plus en plus intéressés à cette course dominée par les réunionnais eux-mêmes, les meilleurs coureurs et coureuses à pouvoir exceller sur ce parcours aux obstacles dantesques. Au palmarès réunionnais, de grands noms tels que Marcelle Puy, Jean-Philippe Marie Louise, Corinne Favre et Patrick Maffre

 

La médiatisation du Grand Raid de la Réunion : la fin des années 2000

A la fin des années 2000, les métropolitains commencent à jouer des coudes, se plaçant en outsiders avant de remporter quelques-unes des épreuves. Nous nommerons ici Sébastien Chaigneau par exemple, ou Julien Chorier avec sa victoire en 2009. En 2010, Killian Jornet s'aligne sur le départ du Grand Raid, qui depuis lors, apporte une dimension professionnelle à cette course, qui semblait être une "course de quartier", quelque temps auparavant. 

Depuis 2012, le parcours s'est allongé passant de 130 km avec 6900 de D+ à 175 km et 10 000 de D+. Les meilleur(e)s ultra-traileurs et ultra-traileuses du monde remportent désormais cette course mythique : François D'Haene, Courtney Dauwalter, Nathalie Mauclair, Katie Schide,
Benoit Girondel 
etc. 

 

Hors médiatisation, pourquoi cet ultra-trail est si mythique ?  

Le Grand Raid de la Réunion est mythique. Mais qu'est-ce qui le rend si exceptionnel ? Bien que la géologie singulière de cette île soit une des raisons les plus visibles de l'engouement pour cet ultra-trail, le climat et sa végétation tropicale en sont également. Mais, si l'île entière est si attachée à transformer cette course d'ultra-endurance en fête annuelle, c'est qu'elle est profondément marquée par un passé réduit à l'escavage. Les créoles parlent de "partir marron", pour surnommer la fuite des esclaves (le marronnage). Ces derniers devaient traverser des hauts sommets escarpés, des terres accidentés, des volcans en activité et des chasseurs enragés pour "survivre". Courir était alors une véritable condition de survie. 

Chaque année, fin Octobre, la Grand Raid de la Réunion met le territoire en fête, les habitants en mouvement et les coeurs en joie, comme un hommage à ces hommes, pour qui courir était une nécessité et non un désir. 

Pour les Réunionnais, pour "devenir un homme" la Diagonale des fous était un passage obligatoire. Aujourd'hui, la tradition s'adoucit en même temps que le temps les éloigne de ces malheureux souvenirs. 

 

L'authenticité conservée de la Diagonale des fous

Le parcours sur des sentiers escarpés, les chemins vertigineux rocailleux, le climat variable, passant de 35 degrés à 0 degré, l'humidité de l'air, les îlets en fête le jour comme la nuit, tout comme les villes traversées : tout pousse à l'authenticité de cette course. Si nous ajoutons à cela, la générosité des Réunionnais, la chaleurosité de leur acceuil, leur énergie transmise, parfois dans des lieux où tout semble vierge, la Diagonale des fous est la plus authentique de toute. 

Si nous comparons cet événement à celui de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc, comme c'est très souvent le cas étant donné leur réputation majeure, l'intégralité du défi semble différer : le lieu, le climat, l'ambiance, l'origine... Il n'est pas envisageable de comparer ces deux événements tant leur aura n'a de ressemblance. L'un est le sommet mondial du trail, autour du point culminant de l'Europe. L'autre tient son origine dans l'histoire même de l'île. Dans les deux cas, les métropolitains comme les îliens et les étrangers y accèdent. Les élites autant que les amateurs. 

A la différence de l'UTMB, qui prend de l'ampleur avec l'instauration d'un circuit fermé pour accéder à son graal, le Grand Raid résiste à cette démesure, en se refusant l'accès au nouveau système nommé "Ultra-Trail World Séries". L'organisation semble animée par la volonté de conserver son indépendance face aux ambitions des Poletti (organisateurs de l'Ultra-Trail du Mont Blanc, du système de chronométrage LiveTrail et du circuit UTWT). Le droit d'entrée est cher, la communication est standardisée, le présent de l'association du Grand Raid, Robert Chicaud, ne souhaite en aucun cas, dénaturer cette course authentique pour un souci de croissance. Nous terminerons ce chapitre sur ces belles paroles "La Diagonale des fous existait avant le World Tour, elle continuera de vivre sans". 

 

4 épreuves authentiques pour satisfaires les passionné(e)s de trail.

Au sein de l'événement du Grand Raid, 4 formats de courses sont organisées afin de satisfaire les féru(e)s de très longue distance comme les amateurs de courte distance. Nous retrouvons donc les courses du Grand Raid, suivantes : 

  • - La Diagonale des Fous : 175 km et 10000 m de dénivelé +
  • Le Trail de Bourbon : 100 km et 6260 m de dénivelé +
  • La Mascareignes : 70 km et 4010 m de dénivelé +
  • Le Zembrocal Trail : 151 km et 7910 m de dénivelé + (par équipe de quatre)

 

Pour y participer, rendez-vous en Octobre chaque année, nous espérons que le tirage au sort vous sera favorable et que vous aurez la chance d'écrire votre histoire, sur les sentiers sinueux de l'île intense

>> Pour ceux d'entre vous qui souhaitent suivre l'aventure du Grand Raid de l'intérieur, rendez-vous le jour J et durant plusieurs jours en story sur le compte instagram Tonton Outdoor, pour suivre l'avancée de tous ces "fous" du trail.

Crédit photo : © IMAZ PRESS REUNION - GRAND RAID

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